Longévité, santé, tai chi chuan et chi kong
En règle générale, les intellectuels âgés se plaisent à pratiquer le Taijiquan (Boxe du Tai chi chuan). Le vieux maître Wu Tunan, né en 1885, précurseur de cette boxe, connaissait la médecine, la littérature, l'archéologie et la musique. Mais c'est cette boxe qui lui assura une vie centenaire.
A l'âge de 99 ans, le maître Wu participa aux démonstrations internationales de taiji, organisées dans la ville chinoise de Wuhan. Il y remporta un prix.
Wu Tunan eut pourtant une petite santé dans son enfance.
Il souffrait de plusieurs maladies: tuberculose pulmonaire, hépatite ictérique, épilepsie, splénomégalie (enflure de la rate), etc. En dépit des remèdes qu'il avalait tous les jours, ces maux assaillaient toujours son petit corps maigre comme une allumette. Ses parents croyaient que ses jours étaient comptés.
Quand il eut 9 ans, son père le conduisit chez un médecin du palais impérial. Sans lui prescrire de remède, le docteur lui recommanda de s'entraîner aux exercices physiques. C'est alors qu'il commença à apprendre le taiji auprès des maîtres de renom.
Au bout de 10 années de pratiques laborieuses, ses maladies disparurent l'une après l'autre. Il jouissait d'une parfaite santé et fut diplômé de la Grande Ecole de la Capitale d'alors avec de brillants résultats. A l'âge de 23 ans, Wu Tunan écrivit un livre intitule « La Boxe taiji scientifique ».
Il s'agit d'un des premiers ouvrages didactiques sur cette boxe chinoise. Ce livre fut suivi de plusieurs œuvres telles que « L'Etude de la boxe taiji », « La Doctrine pour la longue vie », etc. Il apporta ainsi une contribution de poids au développement de ce sport traditionnel chinois parmi la population. Son épouse était elle aussi très malade. Elle apprit alors le taiji auprès de son mari, si bien que toutes ses maladies disparurent. Agée de plus de 90 ans, elle étati en excellente condition physique.
Elle ne passa pas un seul jour sans se promener et s'entraîner à la boxe avec son vieux compagnon.
Beaucoup de citadins âgés pratiquent avec persévérance le qigong (Chi Kong), l'art de respirer. Les très vieux s'entraînent le plus souvent en unissant les effets dynamiques et statiques. Peng Yutang, médecin centenaire de Chengdu, fut atteint de tuberculose pulmonaire à l'âge de 48 ans, par suite de surmenage. Il se mit à s'exercer à l'art des soins du cœur en associant les démarches dynamiques et statiques.
Ce procédé unit le qigong et le daoyin.
A l'issue de trois ans d'exercices assidûs, sa maladie disparut sans aucun soin médical. M. Peng était à l'origine dévideur. Il devint médecin en se mettant à l'école de son maître guérisseur. Ayant recouvré sa santé, il ne renonça jamais à l'entraînement physique. Par conséquent, à l'âge de 100 ans, il pouvait encore recevoir des malades et leur prescrire des ordonnances.
Il était à même de monter d'une traite les escaliers de trois étages sans s'essouffler ni éprouver la moindre fatigue.
He Xiqing, âgé de 104 ans, à Shanghai, est lui aussi un partisan de cet art des liens dynamiques et statiques.
Devenu bonze à l'âge de 17 ans, il maîtrisa l'art du qi gong (Chi Kong) statique appelé "repos et concentration de la contemplation ».
Dans sa jeunesse, il apprit l'art martial chinois (wushu ou Kung fu) à Tianjin et excelle dans la boxe mizong créée par Huo Yuanjia·. Il pratique tous les jours le qigong statique et la boxe, sans discontinuer depuis de nombreuses années.
Aujourd'hui, malgré ses 104 ans, il fait chaque jour 4 km de marche pour aller s'exercer à la boxe dans un parc.
Ces exemples prouvent que les exercices physiques, surtout le qigong(vhi kong) et la boxe taiji (tai chi chuan), pratiqués avec ténacité, constituent une condition d'importance majeure pour la longévité des centenaires en ville.